Le changement climatique et ses effets sur la biodiversité sont très marqués dans l’Arctique où des suivis à long-terme de la faune sont impératifs. Conscients des défis logistiques, financiers, et éthiques liés aux missions de terrain dans ces régions, notre approche repose sur l’utilisation de méthodes de suivi acoustique passif innovantes. Ce projet, en collaboration étroite entre des chercheurs français en écologie (CNRS Ecologie & Environnement) et en traitement du signal acoustique (CNRS Sciences informatiques), en partenariat avec des collègues canadiens spécialisés en écologie polaire (Centre d’Etudes Nordiques, UQAR, Moncton University) et les parcs nationaux du Nunavik, vise à aborder les impacts du changement climatique tout en relevant plusieurs défis interdisciplinaires majeurs. À travers un projet pilote financé par le LabEx DRIIHM et l’OHMI-Nunavik en 2022-2023, nous avons montré la faisabilité d’un suivi automatisé à l’aide de capteurs déployés dans 3 stations.
Ce projet vise à déployer ce réseau sur 12 stations le long d’un gradient latitudinal de 3000 km du subarctique au haut-arctique. Cette approche, qui minimise les coûts, les déplacements et les dérangements, doit répondre à 4 questions :
(1) Quels sont les réassemblages de communautés d’oiseaux ?
(2) Quels sont les changements de dates d’arrivées des oiseaux sur les sites de nidification ?
(3) Y a-t-il un changement de la phénologie de chant et
(4) des rythmes circadiens d’activité vocale des oiseaux sur le long terme ?
Le caractère interdisciplinaire de notre projet se manifeste par la collaboration étroite entre des experts en écologie, en informatique et en sciences polaires. Cette approche repose sur des avancées technologiques en traitement automatisé des sons, visant à fournir des résultats écologiques robustes et une accessibilité aux données auprès d’un large public.